lundi 30 mars 2009

Marianne Adam

Consigne: La liste des 8. Chacun place 8 mots au choix dans un bocal. Chaque bocal indique une catégorie de mots: Noms communs; adjectifs, verbes, indicateurs temporels, indicateurs spatiaux, lettre commençant par..., etc.
Chacun écrit un texte à partir de ces mots tirés au hasard dans chaque bocal.

Cette seconde dura un long moment. Marianne regardait l'ampoule pendouillante de sa cave. Elle avait bel et bien renoncé à la beauté de sa transparence dans son couple. Elle le savait. Mais elle ne saurait pas adopter un autre choix. Ce Graves 2004 fera láffaire pour le dîner de ce soir.


Elle pourrissait de l'intérieur. Du fond de son impasse, 1900 souvenirs rejaillissaient dans un ovni de sentiments insupportables, entassés comme des sardines puantes. La douleur mâchait son coeur de ses dents jaunies: "Quelle conne! Une conne!" Elle serra le couteau dans son poing. Une lumière rougeâtre de fin dáprès-midi envahit la cuisine. Il faisait doux ce jour-là. Les enfants n'allaient pas tarder à rentrer de l'école.


Le 30 octobre, elle arpenta la rue Bonaparte. Sa robe était tâchetée du vin de comptoire quélle venait d'avaler. Elle ne se souvenait plus où elle avait garé sa voiture. Sa concentration baissait au fur et à mesure que les passants la dévisageaent avec condescendance. Leurs regars trouaient la jolie robe achetée au Prisunic la veille de son anniversaire. Le corps hagard, la démarche asymétrique, elle zigzagua encore le long de la rue Bonaparte. Deux fois, trois fois, peut-être plus.

Madame Marianne Adam. Elle grimpa jusqu'au toit de sa maison et déclama bien fort: "Madame Marianne Adam!" Qu'est-ce que ce nom signifiait encore pour elle aujourd'hui? Le point de jonction parfait du tout ou rien. Elle avala une grande bouffée d'air frais. De son toit, elle pouvait fixer l'horizon. Elle arrivait à oublier ce qui se trouvait en-desous.
Très tôt, chaque matin, Marianne ne pouvait se passer de ce rituel pour que sa journée soit.

Têtue dans ses rêves, Thomas était encore duc de Neverre. A minuit, elle fuguait du dortoir pour aller danser dans la forêt avec ce coquin. Enfreindre les règles était bien le fantasme qui la rendait parfois...différente des autres.
Mais en réalité, Marianne ètait tout sauf différente. C'était une femme tout ce qu'il y a de plus banal. Ses périgrinations intérieures ne sont que l'expression des impressions, dont j'ai bien voulu la revêtir.

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