Consigne: La liste des 8. Chacun place 8 mots au choix dans un bocal. Chaque bocal indique une catégorie de mots: Noms communs; adjectifs, verbes, indicateurs temporels, indicateurs spatiaux, lettre commençant par..., etc.
Chacun écrit un texte à partir de ces mots tirés au hasard dans chaque bocal.
Elle jeta un coup d'oeil rapide à l'horloge des coulisses. 6h, 6min, 6sec.
Elle pensa que ce serait l'heure à laquelle le médecin légiste estimerait la mort du dénommé Hector, étranglé par sa propre cravate, des mains de Lou, la danseuse étoile. Elle imagina le scandale que ça ferait dans les journaux.
Elle regarda son "adorable-amoureux-transi" ramper à ses pieds, lui re-promettant, pour la énième fois, ciel et terre si elle acceptait d'être sienne.
Elle pensa rageusement qu'elle s'abstiendrait, encore une fois, de céder à ses pulsions criminelles.
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vendredi 27 mars 2009
mardi 24 mars 2009
Mémoire photographique
Consigne: Les mots à l'aveugle. Par deux, chacun ferme les yeux et se laisse guider par l'autre qui lui indique quand et combien de temps il peut les ouvrir pour s'imprégner de ce qu'il voit.
Photographie. Signe de vie. Passage du temps.
Une branche. Un bourgeon? non, pas de bourgeon.
Du contraste. Une porte. Une fenêtre. Une vue sur un jardin. Un avant-plan.
Top. Top. Top. Top.
Top lumière. Lumière éclaboussante surprenante. Il fait doux. Il fait tendre. J'aimerais être aveugle pour me faire guider. Qu'il est doux de faire confiance et de se laisser aller aveuglément. J'aimerais perdre la vue un moment, rien que pour mieux voir par la suite. Voir. Un miracle biologique. Une rétine qui imprime des couleurs et des formes.
Un soleil radieux. Je devrais refaire l'expérience un jour de pluie. Un jour où ça sent la terre. Effluves humides.
Du blanc. Du vert. Des carreaux. Des pointes métalliques.
-"Assieds-toi". Avec une légère poussée vers le bas. Pas autoritaire. Douce.
Top. Déferlement. Profondeur de champ. J'aurais tellement voulu graver ce moment, cette vision dans ma mémoire. C'est l'obsession des photographes je pense. Je les comprends mieux. Nous ne faisons peut-être pas assez d'efforts pour nous mettre à leur place et tenter de ressentir le moment vécu face à leurs images. Pourront-ils capter des moments et y joindre l'émotion qu'ils ont ressentie. Nous le sentons parfois. L'émotion qui se dégage d'une image peut nous toucher, nous ébranler, mais elle est infime par rapport à ce que, eux, ont ressenti. Ont-ils vraiment ressenti quelquechose? Ou bien la photographie se mécanise-t-elle? Se refroidit-elle?
Je voudrais avoir une mémoire photographique. Plus encore qu'une mémoire visuelle.
Je n'ai jamais eu autant envie d'imprimer un moment, une voix, une chaleur, un toucher dans ma mémoire.
Photographie. Signe de vie. Passage du temps.
Une branche. Un bourgeon? non, pas de bourgeon.
Du contraste. Une porte. Une fenêtre. Une vue sur un jardin. Un avant-plan.
Top. Top. Top. Top.
Top lumière. Lumière éclaboussante surprenante. Il fait doux. Il fait tendre. J'aimerais être aveugle pour me faire guider. Qu'il est doux de faire confiance et de se laisser aller aveuglément. J'aimerais perdre la vue un moment, rien que pour mieux voir par la suite. Voir. Un miracle biologique. Une rétine qui imprime des couleurs et des formes.
Un soleil radieux. Je devrais refaire l'expérience un jour de pluie. Un jour où ça sent la terre. Effluves humides.
Du blanc. Du vert. Des carreaux. Des pointes métalliques.
-"Assieds-toi". Avec une légère poussée vers le bas. Pas autoritaire. Douce.
Top. Déferlement. Profondeur de champ. J'aurais tellement voulu graver ce moment, cette vision dans ma mémoire. C'est l'obsession des photographes je pense. Je les comprends mieux. Nous ne faisons peut-être pas assez d'efforts pour nous mettre à leur place et tenter de ressentir le moment vécu face à leurs images. Pourront-ils capter des moments et y joindre l'émotion qu'ils ont ressentie. Nous le sentons parfois. L'émotion qui se dégage d'une image peut nous toucher, nous ébranler, mais elle est infime par rapport à ce que, eux, ont ressenti. Ont-ils vraiment ressenti quelquechose? Ou bien la photographie se mécanise-t-elle? Se refroidit-elle?
Je voudrais avoir une mémoire photographique. Plus encore qu'une mémoire visuelle.
Je n'ai jamais eu autant envie d'imprimer un moment, une voix, une chaleur, un toucher dans ma mémoire.
vendredi 20 mars 2009
Vincent Moroni
Consigne: Écrire à partir des tarots. Chacun apporte une interprétation personnelle des images du tarot.

Je suis malade.
Grippe.
39 de fièvre depuis trois jours.
Collé au lit, vu que je n'arrive pas vraiment à me lever.
J'alterne bouquins, tisanes, ordinateur portable en équilibre sur les genoux, Panadols et télévision.
La télé, National Geographic. Un spécial weekend sur la renaissance et l'Art Italien.
Je somnolais à moitié devant une représentation du Christ en croix sur une montagne. Bizarre. Je n'avais jamais vu cette oeuvre. J'avais beau fouiller dans ma mémoire d'historien de l'art. Rien. Aucun souvenir ne surgissait. Aucune représentation de Christ-crucifié-mais-sans-croix-sur-une-montagne-en-apesanteur. Le documentaire précisait que c'était une découverte récente attribuée au peintre florentin Masaccio.
Je me redressais sur mes coussins. Masaccio avait une vingtaine d'oeuvres à son actif. Il avait vécu 27 ans en tout et pour tout. Je ne voyais pas du tout quand est-ce qu'il aurait pu, durant sa courte existence, peindre cette chose qui contredisait la plupart des caractéristiques de son art.
Bizarre. Le documentaire interviewait un certain Vincent Moroni, un collègue américain réputé pour ses théories farfelues, rejetées par trois centres de recherche en art et histoire de l'art et des civilisations aux Etats-Unis. Ils avaient apparemment omis cette précision dans le documentaire.
-"Il se recycle en science de la connerie et de la recherche en désinformation" pensai-je.
J'étais outré par l'aplomb qu'il y mettait. S'attribuer une "unique discovery that will change our perception over the art of the 15th century". Décidément ces américains, ils sont fort en phrasé dramatique.
J'étais choqué par la diffusion d'une émission pareille! Non mais, ça va pas! Je ne m'expliquais pas comment est-ce qu'une chaîne télévisée, à la ligne éditoriale réputée pour sa qualité, pouvait diffuser une merde pareille!
Moroni parlait avec emphase de "dreamt vision of the crucifixion". Il prétendait détenir le panneau central d'un triptyque en émail peint. Le documentaire montrait des réflectographies infrarouges de la pièce, des gros plans sur certaines taches sombres qui, soit-disant, dataient de 1425. Le tout n'avait rien de l'émail peint, n'avait rien d'un triptyque et rien d'une oeuvre datant du 15ème siècle ! Hallucinant. Personne n'avait-il vérifié ses dires avant de lui consacrer un documentaire qui m'avait tout l'air d'un spoof très bien fait?
Eberlué, les yeux en soucoupe, je voyais défiler un résumé de la vie et de l'oeuvre de Masaccio, joué par de mauvais acteurs, habillés de fausses références vestimentaires d'époque, le tout ponctué de commentaires à la noix: "amazing", "unforeseen", "revolutionary", ou bien encore "greatest discovery of our time".
Ridicule.

Je suis malade.
Grippe.
39 de fièvre depuis trois jours.
Collé au lit, vu que je n'arrive pas vraiment à me lever.
J'alterne bouquins, tisanes, ordinateur portable en équilibre sur les genoux, Panadols et télévision.
La télé, National Geographic. Un spécial weekend sur la renaissance et l'Art Italien.
Je somnolais à moitié devant une représentation du Christ en croix sur une montagne. Bizarre. Je n'avais jamais vu cette oeuvre. J'avais beau fouiller dans ma mémoire d'historien de l'art. Rien. Aucun souvenir ne surgissait. Aucune représentation de Christ-crucifié-mais-sans-croix-sur-une-montagne-en-apesanteur. Le documentaire précisait que c'était une découverte récente attribuée au peintre florentin Masaccio.
Je me redressais sur mes coussins. Masaccio avait une vingtaine d'oeuvres à son actif. Il avait vécu 27 ans en tout et pour tout. Je ne voyais pas du tout quand est-ce qu'il aurait pu, durant sa courte existence, peindre cette chose qui contredisait la plupart des caractéristiques de son art.
Bizarre. Le documentaire interviewait un certain Vincent Moroni, un collègue américain réputé pour ses théories farfelues, rejetées par trois centres de recherche en art et histoire de l'art et des civilisations aux Etats-Unis. Ils avaient apparemment omis cette précision dans le documentaire.
-"Il se recycle en science de la connerie et de la recherche en désinformation" pensai-je.
J'étais outré par l'aplomb qu'il y mettait. S'attribuer une "unique discovery that will change our perception over the art of the 15th century". Décidément ces américains, ils sont fort en phrasé dramatique.
J'étais choqué par la diffusion d'une émission pareille! Non mais, ça va pas! Je ne m'expliquais pas comment est-ce qu'une chaîne télévisée, à la ligne éditoriale réputée pour sa qualité, pouvait diffuser une merde pareille!
Moroni parlait avec emphase de "dreamt vision of the crucifixion". Il prétendait détenir le panneau central d'un triptyque en émail peint. Le documentaire montrait des réflectographies infrarouges de la pièce, des gros plans sur certaines taches sombres qui, soit-disant, dataient de 1425. Le tout n'avait rien de l'émail peint, n'avait rien d'un triptyque et rien d'une oeuvre datant du 15ème siècle ! Hallucinant. Personne n'avait-il vérifié ses dires avant de lui consacrer un documentaire qui m'avait tout l'air d'un spoof très bien fait?
Eberlué, les yeux en soucoupe, je voyais défiler un résumé de la vie et de l'oeuvre de Masaccio, joué par de mauvais acteurs, habillés de fausses références vestimentaires d'époque, le tout ponctué de commentaires à la noix: "amazing", "unforeseen", "revolutionary", ou bien encore "greatest discovery of our time".
Ridicule.
dimanche 15 mars 2009
Prévisions
Consigne: La liste des 8. Chacun place 8 mots au choix dans un bocal. Chaque bocal indique une catégorie de mots: Noms communs; adjectifs, verbes, indicateurs temporels, indicateurs spatiaux, lettre commençant par..., etc.
Chacun écrit un texte à partir de ces mots tirés au hasard dans chaque bocal.
Le jour de ma naissance, mon père, un solide gaillard d'un mètre quatre-vingts, faisait des tours dans la salle d'attente, écrasant cigarette sur cigarette dans un cendrier déjà plein. Il entendait le cui-cui des oiseaux dehors. Cet hôpital était entouré d'un grand jardin.
Il calculait mentalement combien de crédits il devra mettre en branle pour me nourrir, m'assurer une vie décente et une éducation correcte. Combien de caprices il devra me passer. Combien de démentis il devra signer pour me tirer d'affaire dans le cas où je serais un enfant à problèmes. Combien de fugues je ferai. Combien de voitures j'enverrai à la casse... Et il n'avait pas tort.
Chacun écrit un texte à partir de ces mots tirés au hasard dans chaque bocal.
Le jour de ma naissance, mon père, un solide gaillard d'un mètre quatre-vingts, faisait des tours dans la salle d'attente, écrasant cigarette sur cigarette dans un cendrier déjà plein. Il entendait le cui-cui des oiseaux dehors. Cet hôpital était entouré d'un grand jardin.
Il calculait mentalement combien de crédits il devra mettre en branle pour me nourrir, m'assurer une vie décente et une éducation correcte. Combien de caprices il devra me passer. Combien de démentis il devra signer pour me tirer d'affaire dans le cas où je serais un enfant à problèmes. Combien de fugues je ferai. Combien de voitures j'enverrai à la casse... Et il n'avait pas tort.
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